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Yves Saint Laurent, Christian Louboutin : Une lutte pied à pied

Publié le samedi 1 janvier 2011

 

11/04/2011 : Yves Saint Laurent, Christian Louboutin : Une lutte pied à pied

L’inventeur de la semelle rouge chère à Carrie Bradshaw assigne la vénérable maison YSL pour plagiat de sa marque de fabrique.

 

Rien ne va plus dans le petit monde des souliers. La marque Yves Saint Laurent vient de commettre un crime de lèse-haute couture : dans sa collection printemps 2011, quatre modèles, les Tribute, Triptoo, Palais et Woodstock, possèdent des semelles rouges ! Aussi rouges que celles, reconnaissables aux quatre coins de la planète Mode, des escarpins Louboutin. Il n’en faut pas plus pour que le créateur français Christian Louboutin voit… rouge, et assigne en justice, à New York, la vénérable maison Saint Laurent pour « violation de marque commerciale » et « concurrence déloyale ». La plainte précise que « Mr Louboutin est le premier créateur à avoir développé l’idée de chaussures pour femmes à semelles rouges » et que « toutes ses créations sont reconnaissables à ce signe dans le monde entier ». Le styliste de 46 ans a d’ailleurs déposé un brevet protégeant ses semelles, en 2008 à l’US Patent Trademark Office.

L’avocat de Christian Louboutin, Harley Lewin, signale que son client a « dès le mois de janvier, tenté de négocier à l’amiable avec YSL. Sans résultat. »*. Au coeur du litige, le voisinage immédiat des chaussures d’YSL avec celles de Louboutin sur les présentoirs des grandes enseignes new-yorkaises de luxe de la 5ème avenue et de l’Upper east side, telles que Saks, Barneys, ou Bergdorf Goodman. « Cela ne peut que créer confusion et tromperie pour le public », s’indigne Me Lewin.

Côté YSL, on se défend d’avoir voulu copier quoique ce soit. Pour preuve, les chaussures incriminées existent en vert, rose, bleu… Leur particularité est d’être monocolore sous toutes les coutures.  Pourquoi ces deux créateurs français vont-ils s’affronter à New York, plutôt qu’à Paris ou les mêmes escarpins se côtoient sur les étagères du Printemps et des Galeries Lafayette ? « Parce que les dommages et intérêts accordés pourraient s’avérer beaucoup plus élevés aux Etats-Unis », répond, pragmatique, le Pr Susan Scafidi, directrice universitaire de la mode à la faculté de droit de Fordham.
Pour le moment en tout cas, les modèles YSL sont encore disponibles. De 400 à 1000 dollars la paire, c’est le moment d’investir avant qu’ils ne deviennent définitivement collector.

*Les citations sont issues de la presse américaine

 

Sources : http://www.francesoir.fr/actualite/justice/yves-saint-laurent-christian-louboutin-une-lutte-pied-pied-90732.html

IEEPI