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Technicolor exploite son portefeuille de brevets

Publié le mardi 10 avril 2012
Technicolor

Technicolor exploite son portefeuille de brevets

Les brevets, une activité méconnue mais très rentable. Les programmes de licence ont rapporté 456 millions d’euros à Technicolor l’an dernier.

Sans elle, Technicolor serait certainement en très grande difficulté. La division technologie du groupe, qui rassemble les revenus tirés de ses brevets, est une petite pépite. En 2011, elle a généré 456 millions d’euros, soit 13 % des revenus du groupe, pour un Ebitda ajusté de 346 millions.

« Même chez les grands détenteurs de brevets comme Ericsson ou Nokia, on ne trouve pas le même ratio. C’est une division très bien gérée. Elle fait l’objet de toutes les attentions du management car elle est la seule à rapporter des revenus récurrents », note un analyste. Aujourd’hui, Technicolor détient 40.000 brevets ou demandes de brevets, dont 70 % expirent seulement dans dix ans.

Les technologies du groupe sont avant tout liées à la vidéo. En 2011, il a tiré 55 % de ses revenus du MPEG 2, ce format qui permet de compresser la vidéo. Depuis qu’il a intégré ses brevets dans le consortium MPEG LA en 2002, le groupe perçoit par exemple 2 dollars sur chaque décodeur intégrant ce standard. Autre exemple, le MP3. Depuis qu’il a regroupé, en 1995, ses brevets avec ceux de la société allemande Fraunhofer, le groupe a touché le jackpot, vu le déferlement des iPod et maintenant des iPhone. « Tous les grands fabricants de baladeurs et maintenant de smartphones ont signé avec nous », indique Béatrix de Russé, directrice de la division.
Un vaste portefeuille

Mis à part ces deux technologies, Technicolor se rémunère en passant des accords par catégories de produits (télévisions, décodeurs, lecteurs DVD…), via une licence qui donne au fabricant accès à l’ensemble des brevets qui sont détenus ou qui seront déposés par Technicolor sur ce type de produit. Ainsi dispose-t-il d’un portefeuille sur les télévisions, les décodeurs, les Blu-ray, les PC… Pour convaincre les fabricants, une équipe de 220 ingénieurs. Certains sont spécialisés dans le « reverse engineering », qui vise à désosser les produits high-tech pour vérifier s’ils utilisent des brevets du groupe. D’autres sillonnent le monde pour signer des accords de licence.

Aujourd’hui, le groupe doit pourtant faire face à d’importants défis. D’ici à quatre ou cinq ans, les premiers brevets liés au MPEG 2 tomberont dans le domaine public – un brevet a une durée de vie de vingt ans. Technicolor parie sur d’autres technologies, comme le MPEG 4, qu’il continue à licencier de façon autonome. Il devrait aussi se renforcer sur certaines technologies, comme le LED ou la téléphonie, en acquérant des portefeuilles de brevets sur le marché.

Reste un énorme marché qui concentre tous ses espoirs : celui de la mobilité. Alors que la vidéo est une composante essentielle des smartphones et des tablettes, Technicolor a lancé un programme de licence sur les smartphones et pourrait en tirer prochainement les premiers fruits. « Nous avons bon espoir de trouver un premier accord de licence avec un fabricant dès cette année », dit Béatrix de Russé. De même, le groupe « réfléchit à lancer un programme sur les tablettes tactiles ». Des marchés au potentiel colossal. « Mais les Apple, Google et autres Samsung paient déjà tant de propriété intellectuelle qu’il faudra se battre dur pour obtenir un petit pourcentage sur le prix de vente », estime un analyste.
Sources : Les Echos

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IEEPI