Soitec protège et valorise ses inventions technologiques
Publié le samedi 1 janvier 2011
20/05/2011 : Soitec protège et valorise ses inventions technologiques
Ce fabricant de matériaux semi-conducteurs gère sa propriété industrielle pour la protéger, bien sûr, mais aussi pour en tirer des revenus supplémentaires.
« Mon métier consiste, d’une part, à gérer le portefeuille de brevets de Soitec ; d’autre part, à traiter les situations liées à la propriété industrielle », précise Emmanuel Huyghe, vice-président en charge de la Propriété Industrielle (PI) de Soitec depuis 2002. Sa première mission concerne la gestion directe ou en copropriété de 2 800 brevets de Soitec et leurs licences. Les gérer signifie payer les taxes annuelles dans chacun des pays où ils sont déposés, décider de les maintenir ou de les abandonner, en déposer de nouveaux, etc. Soitec, spécialiste des matériaux semi-conducteurs pour l’énergie et l’électronique, a été créé en 1992 pour exploiter une technologie mise au point au CEA. Autant dire, que la culture de la PI est dans ses gènes. L’entreprise dépose environ 60 inventions par an, qui génèrent plusieurs brevets chacune. En 2010, la société a déposé 250 brevets. Et pas seulement en France… aux Etats-Unis, en Chine et dans plusieurs pays d’Asie où sont ses clients et ses concurrents.
« Ma seconde mission est la plus riche », reconnaît Emmanuel Huyghe, « il s’agit d’être présent dans chaque situation de la vie d’entreprise qui implique la PI : dans les relations avec les partenaires ou les fournisseurs, les dossiers publics, les projets de Recherche & Développement, etc. ». Dès son démarrage, chaque nouveau projet de recherche intègre un représentant de la PI qui vérifie l’antériorité avec les brevets tiers et négocie éventuellement les droits d’exploiter des « briques » technologiques.
L’équipe que dirige Emmanuel Huyghe compte aujourd’hui 6 personnes. Son effectif devrait doubler prochainement « pour que nous puissions étendre nos activités à la veille et à la valorisation de notre portefeuille de brevets », précise-t-il. Valoriser signifie vendre des licences à des tiers pour qu’ils puissent exploiter la technologie. « Dans notre secteur, cela permet aux clients d’avoir un deuxième fournisseur, c’est important. Pour nous, c’est une source de revenus supplémentaires ». Soitec mène ainsi une activité dont le seul objet est de développer des technologies qui pourront être licenciées à des partenaires. Pas négligeable quand on sait que la gestion de la PI coûte entre 5 et 10 % du coût de la R&D des entreprisee, et ce quel que soit le domaine d’activité !
SOPHY CAULIER