Pourquoi les demandes de brevets européens battent des records
Publié le mercredi 13 mars 2013Pourquoi les demandes de brevets européens battent des records
L’Office européen des brevets (OEB) a publié des résultats montrant un pic des demandes en 2012. La preuve que la protection de la propriété intellectuelle, et à travers elle l’innovation, sont vues par les entreprises comme un atout majeur de compétitivité.
257 744. C’est précisément le nombre de demandes de brevets qu’a enregistré l’Office européen des brevets (OEB) en 2012. Soit une hausse de 5,2 % par rapport à 2011. » Les entreprises ont compris que pour sortir de la crise, elles ne devaient pas réduire leur budget de R&D, se félicite Benoît Battistelli, président de l’OEB. Elles font aujourd’hui un choix bien différent d’en 2009, où les dépôts de brevets avaient baissé de 7%. »
Dynamisme européen
La part des demandes en provenance d’entreprises non européennes est de 63%. Même si les Etats-Unis conservent une position de leader, les sociétés asiatiques tirent la croissance des dossiers (Japon, Chine, et Corée du Sud notamment). » La preuve qu’elles considèrent le marché européen et ses cinq cent millions de consommateurs très attractif « , commente Yves Lapierre, directeur général de l’Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi). Samsung est la société parmi toutes qui a effectué le plus de demandes.
La France portée par les transports et le numérique
Les sociétés européennes sont dynamiques, avec des demandes en hausse de 2,3%. L’Allemagne arrive 3e dans le classement mondial par pays (13,3 % des demandes). Parmi les européens, la France se place en deuxième position (4,7%). Ses entreprises s’illustrent particulièrement dans le domaine des transports, à travers les demandes émanant d’EADS, Peugeot, Michelin, Valeo, Renault et Safran. » Le transport propre et le transport sécurisé sont deux thématiques fortement porteuses d’innovation « , précise Yves Lapierre.
Les sociétés françaises se sont montrées également actives dans le secteur de la communication numérique (8% des demandes) et le domaine des machines électriques, des appareils et de l’énergie (6%). Le champion hexagonal est Alcatel-Lucent avec 872 dépôts, qui bat Technicolor (490 dépôts) et le Commissariat à l’énergie atomique (454 dépôts).
Et les PME dans tout ça ?
Les statistiques de l’OEB ne permettent pas d’évaluer précisément la part des demandes de brevets émanant des PME. Mais, à partir d’études complémentaires réalisées par l’office, elle serait estimée à environ 25 %. Cette proportion pourrait s’accroître à partir de l’entrée en vigueur du brevet unitaire européen, prévu au plus tôt au cours du premier semestre 2014. » C’est en effet essentiellement aux PME et aux centres de recherche que ce dispositif va profiter, rappelle Benoît Batisttelli. Il devrait faire baisser de 70% le coût total du brevet, qui comprend les annuités de maintien en vigueur et les coûts administratifs. » La mise en oeuvre du brevet unitaire est liée à la création d’une Cour européenne des brevets créée par un traité qui doit être ratifié par au moins 13 Etats membres, dont l’Allemagne, l’Angleterre et la France.
Demandes de brevets : les secteurs qui progressent :
- les technologies médicales (+1,6%)
- l’équipement technique électrique et l’énergie (+11,4%)
- les technologies de l’information et de la communication (Tic) (+20,4%)
- les technologies de l’informatique (+3,3%)
- le transport (+7,2%)
NB : les secteurs sont ici énumérés selon leur » volume « . Ainsi, les technologies médicales donnent lieu au plus de demandes de brevets.
Sources : lexpansion.lexpress.fr