PepsiCo poursuit des agriculteurs indiens pour avoir cultivé ses patates !
Publié le lundi 6 mai 2019PepsiCo, la deuxième plus grosse multinationale d’agroalimentaire au monde, estime que 4 fermiers indépendants violent sa propriété intellectuelle et a décidé de leur réclamer dix millions de roupies (128.000 euros).
Le géant américain reproche aux agriculteurs d’avoir fait pousser des pommes de terre FC5. Spécialement conçues pour être plus sèches que les autres, ces FC5 sont normalement utilisées exclusivement pour produire les chips Lay’s, propriété de PepsiCo.
Pepsico India explique :
Nous avons pris des mesures judiciaires contre des personnes qui vendaient illégalement une variété que nous avons enregistrée.
Les paysans, qui tous les quatre possèdent des petites exploitations indépendantes, affirment quant à eux faire pousser des patates depuis longtemps sans aucun problème et utiliser en grande partie des graines des cultures de l’année précédente.
Cette variété est d’habitude fournie aux agriculteurs, qui en échange vendent toute leur production à PepsiCo. Voyant que certains paysans produisait des FC5 hors de cet accord, la multinationale a décidé d’attaquer en justice, afin, selon elle, de protéger les exploitations qui prennent part à l’accord.
Au tribunal, le 26 avril dernier, PepsiCo a accepté de retirer sa plainte à une condition : soit les agriculteurs cultivent une autre variété, soit ils gardent les FC5 mais les lui vendent exclusivement.
Mais localement, peu de personnes veulent de ce règlement à l’amiable. Des activistes accusent PepsiCo d’envoyer des détectives privés qui se font passer pour de potentiels acheteurs pour prendre des vidéos et des échantillons de pommes de terre, ainsi que d’exercer des pressions sur les agriculteurs indépendants.
Un parlementaire indien, Ahmed Patel, a rejoint la cause :
La décision de PepsiCo est mal avisée et injuste. Le gouvernement ne devrait pas fermer les yeux. Les intérêts privés ne peuvent pas dicter ce que nos fermiers doivent ou pas cultiver.
Sources : Slate