Loi SOPA/PIPA suspendue : l’UE « ne bloquera jamais Internet »
Publié le lundi 23 janvier 2012Loi SOPA/PIPA suspendue : l’Union européenne « ne bloquera jamais Internet »
Le Sénat a suspendu le vote de la loi PIPA prévu mardi prochain, tandis que la Chambre des représentants a enterré le texte SOPA pour trouver un « consensus plus large ». La commissaire européenne Neelie Kroes a qualifié la loi SOPA de « mauvaise législation ».
Le Congrès américain a finalement reculé face à la levée de boucliers contre le projet de loi SOPA/PIPA. Harry Reid, le sénateur du Nevada chef de la majorité Démocrate a annoncé vendredi le report du vote de la loi PIPA programmé mardi prochain. « A la lumière des événements récents, j’ai décidé de reporter le vote de mardi », a-t-il déclaré dans une allusion à la mobilisation sans précédent des principaux acteurs du web américain la semaine dernière.
Wikipédia avait fermé son site anglais pendant 24 heures tandis que Google a lancé une pétition en ligne qui a recueilli plus de 7 millions de signatures.
Plusieurs élus du Congrès qui étaient à l’origine ou soutenaient SOPA/PIPA ont changé d’avis et réclamé son retrait. Peu de temps après la marche arrière du Sénat, la commission judiciaire de la Chambre des représentants, à l’origine du projet de loi SOPA, annonçait à son tour qu’elle enterrait le texte « jusqu’à ce qu’un consensus plus large sur une solution se dégage ».
SOPA et PIPA ne sont donc pas complètement abandonnés, le sénateur Harry Reid ayant indiqué qu’il espérait trouver un compromis dans les prochaines semaines.
L’Union européenne qualifie SOPA de « mauvaise législation »
Fait assez inhabituel, Neelie Kroes, la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, a réagi via son compte Twitter en qualifiant SOPA de « mauvaise législation » et en estimant qu’une « régulation de l’Internet doit être efficace, proportionnée et préserver les bénéfices d’un réseau ouvert ».
Un porte-parole de la commissaire a ensuite indiqué que ces propos avaient valeur de position officielle de la Commission. « La Commission suit de près les développements aux États-Unis. Les gens sont très préoccupés par l’accès à Internet. Nous portons un vif intérêt à tout développement à ce sujet dans le monde. Nous ne proposons pas notre propre version de SOPA ».
Une prise de position qui a par la suite été reprise et amplifiée par Viviane Reding, la commissaire européenne en charge de la Justice. Hier, elle a estimé que « la protection des créateurs ne doit jamais être utilisée comme un prétexte face à la liberté de l’internet » et assuré que l’Union européenne « ne bloquera jamais l’Internet ». (Eureka Presse)
Sources : ZDnet.fr