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Le champagne désormais mieux protégé en Chine

Publié le mardi 28 mai 2013

Le champagne désormais mieux protégé en Chine

Les vulgaires mousseux labellisés « champagne » ont vécu : Pékin vient de reconnaître officiellement la célèbre appellation française.

L’avancée a été obtenue à l’occasion de la visite de François Hollande en Chine le mois dernier, mais l’annonce n’en a été officialisée que lundi à l’ambassade de France, dans une ambiance de fort optimisme sur les ventes. Les vulgaires mousseux labellisés « champagne » pourraient disparaître en Chine : le prestigieux vin français compte en effet mieux se défendre sur ce marché très prometteur, Pékin venant de reconnaître officiellement cette appellation d’origine. Concrètement, le Comité interprofessionnel des vins de champagne (CIVC), qui lutte dans le monde entier contre les copies ou les détournements de notoriété de cette appellation d’origine, va désormais pouvoir saisir la justice chinoise de façon plus efficace.

Les expéditions de champagne en Chine suivent une courbe ascendante impressionnante : 50 000 bouteilles en 2001, 500 000 bouteilles en 2006, un million en 2010, deux millions en 2012. Une tendance qui s’accélère : on note plus de 50 % de hausse de 2011 à 2012. La Chine est désormais le cinquième marché du champagne en dehors de l’Union européenne, a résumé Jean-Luc Barbier, directeur général du CIVC, rappelant que l’indication géographique (IG) constituait un droit de propriété intellectuelle spécifique. Le champagne devient le quatrième grand nom du secteur des vins et spiritueux à bénéficier d’une telle reconnaissance en Chine, après le cognac, le whisky écossais et la région viticole américaine de Napa Valley, a expliqué Mme Pei Xiaoying, directrice générale adjointe de l’Administration générale du contrôle de la qualité, de l’inspection et de la quarantaine (AQSIQ).
Les sodas et jouets pour chiens sont du champagne !

Les agences locales de l’AQSIQ vont désormais oeuvrer à détecter les faux champagnes, a-t-elle promis. Dans un pays passé maître international de la contrefaçon, il y a du pain sur la planche. Les responsables du CIVC ont diffusé lundi des photos de mousseux, de sodas, de bougies et même de jouets pour chiens, des articles tous labellisés « champagne » que l’on peut trouver dans les boutiques chinoises. Mais, là aussi, l’optimisme est de mise. « La législation chinoise nous apporte une protection que la Russie et les États-Unis ne nous apportent pas », a assuré à l’AFP Thibaut Le Mailloux, porte-parole du CIVC. Ces deux pays continuent d’appeler « champagne » leurs vins mousseux produits localement, un « comportement anachronique et sans avenir » selon le CIVC. À l’opposé, en Chine, « on atteint un stade de protection optimale », selon le porte-parole.

Même si les Chinois continuent de privilégier leurs alcools de céréales de production nationale, puis les vins rouges et les eaux-de-vie telles que le cognac, la Chine est, selon lui, un des « grands marchés d’avenir du champagne ». « Aujourd’hui, le champagne est davantage consommé en Chine comme un vin de fête », explique-t-il. « On peut espérer que les Chinois fassent rentrer le champagne dans leurs moeurs. » Il estime que la reconnaissance de l’IG va permettre au champagne d’étendre sa conquête chinoise, des boîtes de nuit aux banquets familiaux, des célébrations fastueuses aux tables gastronomiques. Tout cela s’inscrivant dans une longue histoire. Les premières bouteilles de champagne sont arrivées sous le règne de l’empereur Qianlong (1735-1796) et l’impératrice douairière Cixi (Ts’eu-Hi, 1835-1908) a un jour cassé un vase en faisant sauter un bouchon, a raconté M. Barbier.

Sources : Le Point et AFP

 

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