Google menace la France
Publié le vendredi 19 octobre 2012Google menace la France
Le géant de l’internet Google a menacé dans un courrier au gouvernement de ne plus référencer les médias français s’il devait s’acquitter d’une taxe voulue par les éditeurs de presse et à laquelle est favorable la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.
Les éditeurs français ont demandé en septembre au gouvernement un projet de loi pour que les moteurs de recherche, comme Google, les rétribuent, une sorte de prolongation des droits d’auteur, en cas d’utilisation indirecte de leurs travaux.
Cela reviendrait pour Google à payer pour chaque lecture d’un article vers lequel il aura redirigé l’internaute. La firme américaine a alors menacé « de ne plus référencer les sites français. »
Des propos pas du tout du goût d’Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture qui a été « surprise par le ton de cette correspondance, qui s’apparente à une menace. Ce n’est pas avec des menaces qu’on traite avec un gouvernement démocratiquement élu. »
Aurélie Filippetti s’était exprimée précédemment en faveur de ce type de taxe. « Parmi les outils qu’il me semble important de pouvoir développer, je pense qu’il y a cette idée de créer un droit voisin pour les éditeurs de presse – ce que l’on a appelé un peu facilement la « Lex Google » – qui me semble extrêmement pertinente. »
Projet de loi similaire adopté en Allemagne :
Le gouvernement allemand a adopté fin août un projet de loi qui vise à protéger la propriété intellectuelle des éditeurs de presse sur internet, en obligeant les moteurs de recherche à leur reverser des commissions, à la satisfaction des éditeurs allemands.
Le cabinet de Mme Pellerin recevra toutefois vendredi des représentants de Google France sur ce projet et sur les recommandations des 27 autorités européennes de protection des données en matière de confidentialité.
De leur côté, les éditeurs français jugent « inadmissible » que Google utilise les articles de presse gratuitement « pour ponctionner le marché publicitaire français sans rémunérer les créateurs de contenus », avait déclaré en septembre le directeur général des Echos, Francis Morel.
Sources : La voix du Nord