Coronavirus : un brevet déposé freine les recherches

(24/05/2013)
Coronavirus : un brevet déposé freine les recherches

L’OMS a exprimé jeudi sa préoccupation devant le potentiel de transmission du coronavirus alors que, selon des révélations émanant de l’Arabie Saoudite, des laboratoires ont déposé avec des industriels de la pharmacie un brevet sur ce virus, compliquant ainsi le développement de la recherche dans ce domaine.

Quarante-quatre personnes infectées, trente cas en Arabie saoudite, vingt-deux morts recensés en tout. Le coronavirus continue de susciter l’inquiétude des autorités sanitaires qui ne parviennent toujours pas à juguler l’épidémie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait part, jeudi, de sa préoccupation « face au potentiel de ce virus de passer de l’homme à l’homme », a souligné Keiji Fukuda, le Directeur général adjoint de l’OMS, qui tient actuellement à Genève son assemblée annuelle.

Il y avait eu quelques preuves de transmission limitée entre humains, mais la semaine dernière, l’OMS a indiqué que deux soignants saoudiens avaient été contaminés par des patients, le premier cas avéré de transmission dans un hôpital. Les experts suivent l’évolution du virus et son éventuelle mutation en une forme qui se transmettrait facilement de l’homme à l’homme.

Retard dans le développement des tests et des diagnostics

Mercredi, un nouveau malade atteint du coronavirus est décédé en Arabie saoudite, portant à dix-sept le nombre de victimes dans le royaume, a annoncé le ministère de la Santé. L’OMS a décidé de désigner ce virus comme le Syndrome respiratoire coronavirus du Moyen Orient (MERS Cov). Il a affecté en moins d’un an quarante-quatre personnes, dont vingt-deux sont décédées, avec trente cas en Arabie saoudite, le reste se répartissant entre le Qatar, la Jordanie, la Tunisie, l’Etat des Emirats Arabes Unis, l’Allemagne, la Grande Bretagne et la France, où deux cas graves sont avérés.

Au cours de cette réunion de l’OMS, le vice-ministre saoudien de la Santé, Ziad Memish, a regretté que des scientifiques à l’extérieur de l’Arabie Saoudite, qui avaient reçu le virus, pour examen aient déposé un brevet et signé des contrats avec des compagnies pharmaceutiques, empêchant ainsi d’autres scientifiques de l’examiner. « Je pense vraiment que le retard dans le développement des tests et des procédures de diagnostic tient au brevet sur le virus. Cela n’aurait pas dû arriver », a-t-il dit.

« Aucune propriété intellectuelle ne doit se dresser comme un obstacle »

Cette information a provoqué la colère de la Directrice générale de l’OMS Margaret Chan qui a appelé les 194 Etats membres à ne pas agir de façon bilatérale mais à travailler de façon multilatérale avec les laboratoires agréés par l’OMS. « Aucune propriété intellectuelle ne doit se dresser comme un obstacle devant vous, les pays du monde, pour protéger vos populations », a-t-elle lancé sous les applaudissements des délégués. Elle a annoncé qu’elle allait enquêter sur cette affaire.

Il y a dix ans, la pandémie de SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère), partie de Chine, avait causé la mort de plus de 800 personnes et suscité l’inquiétude dans le monde. Le nouveau virus est cependant différent du SRAS, notamment parce qu’il provoque une insuffisance rénale rapide.

Sources : Metro News